Menu

Posséder un chien est-il vraiment bon pour notre santé ?

Les études et les articles fleurissent sur la toile à ce sujet : les animaux de compagnie procureraient bien-être à leurs propriétaires, preuves à l’appui. Quels sont les réels bénéfices pour notre santé d’adopter un représentant de la gent canine ? Les recherches sont-elles fiables ou biaisées ? Entre bien-être et responsabilités, qu’en est-il du stress provoqué par nos obligations envers l’animal ? Lorsque notre attachement à ce chien est trop fort, ce bénéfice ne se transforme-t-il pas en risque pour notre santé ? 

Image par Foundry Co de Pixabay

Les bénéfices pour notre santé d’adopter un compagnon canin

Amoureux des quatre pattes, vous vous interrogez sur le bien-fondé de tous les articles vantant l’adoption d’un chiot ou d’un chien. Si vous n’avez jamais partagé votre vie avec cet animal doux, fringuant et le plus souvent plein d’énergie, difficile de croire que le simple fait de prendre en charge une boule de poil vous permettra de prolonger votre vie.  

Des bienfaits physiologiques et physiques

Pourtant, de nombreuses études relayées par la presse et par le Web mettent en avant les bienfaits de posséder un chien. En plus de ralentir notre tension artérielle, choisir un Médor ou un Rantanplan favoriserait nos défenses immunitaires. Exigeant, bien plus qu’un chat ou tout autre animal de compagnie, les sorties et balades de monsieur ou madame toutou nous permettent de pratiquer tous les jours une activité physique modérée ou intense. La durée de ces promenades et activités sportives dépend avant tout de la race de votre chien et de son bien-être. 

Les nombreux bienfaits psychologiques de s’occuper d’un chien

À ces bienfaits physiologiques et physiques, les chiens apportent également des bienfaits psychologiques à leurs propriétaires. Selon une enquête parue en 2005 de Sandra B. Barker, Janet S. Knisely, Nancy L. McCain, Al M. Meilleur, une interaction de 20 minutes avec un chien de thérapie a considérablement baissé les hormones du stress : Barker, SB et al. (2005) « Mesurer le stress et la réponse immunitaire chez les professionnels de la santé à la suite d’une interaction avec un chien de thérapie : une étude pilote », Rapports psychologiques, 96 (3), pp. 713-729.10.2466/pr0.96.3.713-729. En effet, passer un moment avec un chien baisserait significativement l’hormone du stress : le cortisol, et ce dès les 5 premières minutes pour certains d’entre nous.

En plus de ces résultats physiologiques qui vont influer sur notre psychologie, le chien apporte pareillement :

  • Un réconfort permanent ;
  • Un facilitateur de rencontres et d’échanges ;
  • Une barrière contre la solitude et la dépression ;
  • Le sens des responsabilités.

Même si je confirme que Snow me force à quitter mon clavier, certaines études sur cet animal de compagnie et ses bienfaits ne sont pas tout à fait exacts. 

Les études sur le bienfait de détenir un chien ou un chat seraient biaisées ? 

Si le pouvoir apaisant de détenir un animal de compagnie comme un chien ou un chat n’est plus à démontrer, certains points des recherches que l’on met en avant sont pourtant biaisés. En effet, lorsque l’on décortique les études réalisées sur les bienfaits de l’animal de compagnie sur les enfants, il apparaît que des variables parasites faussent les résultats 

  • Les études ne sont pas effectuées en laboratoire, mais chez l’enfant ou par questionnaires à distance ;
  • Les facteurs environnementaux et sociodémographiques dénaturent les résultats ;
  • Sans études expérimentales, aucun lien de causalité ne peut être mis en avant pour prouver que l’animal, en particulier, le chien réduira les allergies dont pourrait souffrir votre enfant.

De même, si posséder un chien vous permettra bien évidemment de pratiquer au moins une à deux heures de marche active chaque jour et par tous les temps, une autre étude démontre par l’analyse d’un sous-groupe que les bénéfices cardiovasculaires tant vantés disparaissent lorsque l’on contrôle les facteurs de confusion comme le tabagisme, l’activité professionnelle, physique ou encore l’indice de masse corporelle : « Dans l’ensemble, les résultats du Twin Register n’ont démontré aucune différence de risque de MCV ou de mortalité entre les propriétaires et les non-propriétaires de chiens ». Finalement, si vous fumez et que vous regardez votre chien s’ébattre sans vous dans le parc, le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire restera bien présent.

Doit-on pour autant considérer comme fausses toutes ces études ou simplement les prendre avec les pincettes et le recul nécessaire ? Les propriétaires de chat et de chien, pour la plupart, adoptent un animal lorsqu’ils se sentent aptes à s’en occuper aussi bien physiquement que psychologiquement. Et si le fait de plonger vos mains dans le pelage d’un chien fait baisser le rythme cardiaque, il n’empêche que nos responsabilités envers eux peuvent néanmoins causer du stress.

Adopter un chien, ce sont aussi des responsabilités et du stress

Prendre un animal de compagnie, en particulier un chien est le début d’une grande amitié, mais c’est aussi beaucoup de responsabilités. La première est de s’assurer que vous saurez lui apporter toute l’attention, la nourriture et les exercices physiques nécessaires à son bien-être. Finalement, ne pas se tromper dans le choix du loulou qui vous accompagnera 13 à 15 ans, c’est déjà penser à votre propre bien-être.

En outre de s’assurer que le chiot ou le chien se développe correctement en respectant ses besoins alimentaires et ses besoins physiques, il nous faut des revenus pour les petits et gros tracas de santé, les vaccins, les visites annuelles chez le vétérinaire. 

Lorsque l’on est attaché à son animal, le moindre bobo devient source de stress. Une baisse de revenu aussi, car il faut bien continuer à nourrir l’animal et à le soigner. 

Si le chien est avant tout un ami pas comme les autres pour votre enfant, le responsabiliser ne fonctionne pas avec tous les enfants. Lorsque la mayonnaise prend entre l’enfant et l’animal, ce sont de véritables moments de jeux, de tendresses et de respect mutuel. Néanmoins, pour que tout se passe bien, c’est le plus souvent à nous d’orienter et d’aider notre enfant à respecter l’animal. Par ailleurs, éduquer un chien demande du temps, de la patience et vous devrez participer à son éducation, afin de vous assurer que tout se déroule correctement pour le bien-être de chacun. 

De plus, si vous adoptez cet animal de compagnie pour vos chérubins, attendez-vous à devoir suppléer, voire devenir le maître du chien. Il n’est pas rare que l’enfant, après quelques mois, ne prenne que les bons côtés avec loulou : promenades, jeux, câlins. Or, pas question de laisser l’animal sans nourriture ou eau, n’est-ce pas ?

Quand l’attachement à l’animal devient un « désavantage » pour notre santé

Posséder un chien peut parfois entraîner des désagréments qui peuvent agir négativement sur votre santé, en particulier si vous êtes très attaché à votre chien. 

Si la plupart des gens qui vous entourent apprécient les chiens, votre animal peut être interdit de séjour chez votre mère, vos beaux-parents, vos amis proches. Aussi bien éduqué soit-il et gentil, vous devrez vous en séparer le temps d’un weekend pour pouvoir profiter de votre famille. Or, même si de nombreux moyens de garde existent, certains propriétaires ne savourent jamais pleinement ces moments de réunions familiales dès lors que leur chien est en garderie. 

La maladie au long court qui peut survenir chez nos compagnons de quatre pattes est source d’inquiétude et de dépenses qui libéreront bien entendu les hormones du stress. Enfin, le décès de l’animal est perçu et vécu comme un deuil et peut parfois conduire à la dépression, en particulier lorsque le propriétaire est très attaché à son chien.

En tant que propriétaire d’un husky, je ne vois personnellement que les avantages de partager ma vie avec lui :

  • Une complicité qui naît et grandit au fur et à mesure que lui vieillit ;
  • Le coup de pied aux fesses nécessaires pour chaque jour mettre le nez dehors et ne pas rester collée à mon PC ;
  • Un pont social à chaque sortie ou presque ;
  • Des moments tendres, des câlins et des caresses, des moments de jeux qui m’aident à décompresser.

Les études scientifiques, biaisées ou non, ne devraient pas déterminer si nous devons adopter un chien pour notre santé. Aimer l’animal, désirer lui apporter l’essentiel et le plus à son bien-être me paraissent indispensables pour que votre chien vous apporte tous les bienfaits et le bien-être de sa compagnie.

Article rédigé sous le regard goguenard de Snow par I Scribe Web.