10 choses à ne pas dire à un bipolaire
Les personnes qui ont une connaissance bipolaire dans leur entourage se reconnaîtront sans doute dans cet article. Car en effet, côtoyer une personne bipolaire n’est pas quelque chose d’anodin. Il faut être sans cesse réceptif, mais surtout faire très attention, car ces personnes oscillent d’une humeur à une autre en un rien de temps. Un geste, un mot mal placé et tout peut vaciller. Que ce soit pour la personne concernée ou pour ceux qui l’entourent, la bipolarité est une situation compliquée à vivre. Pour mieux communiquer avec une personne bipolaire, il est prudent de connaître le sujet. Voici 10 choses à ne pas dire à une personne bipolaire.
Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?
Le trouble bipolaire n’est pas un cas isolé, c’est un trouble de l’humeur dont beaucoup de personnes souffrent. Il se caractérise par des sautes d’humeur extrêmes, alternant entre des épisodes maniaques et dépressifs. Ces changements d’humeur soudains impactent gravement la vie quotidienne, affectant les relations personnelles, le travail et la gestion des activités courantes. Bien que le trouble bipolaire soit une maladie mentale complexe, il existe des traitements efficaces pour gérer ces symptômes et aider les personnes atteintes à mener une vie stable.
Symptômes et diagnostic du trouble bipolaire
Les épisodes maniaques
Un épisode maniaque est un état où une personne éprouve une excitation excessive, une énergie débordante et une humeur généralement très élevée. Les symptômes peuvent inclure :
- Augmentation de l’énergie : les individus peuvent se sentir invincibles et capables de tout accomplir, même de manière irréaliste.
- Réduction du besoin de sommeil : la personne peut déborder d’énergie sans avoir besoin de dormir pendant de longues périodes.
- Discours rapide et pensées précipitées : ils peuvent parler rapidement et enchaîner les idées sans lien logique.
- Comportement impulsif : le caractère impulsif peut se manifester de plusieurs façons, dont les achats excessifs, des comportements sexuels à risque ou des actions dangereuses.
Les épisodes dépressifs
Les personnes bipolaires traversent des pics d’émotions contrastées allant d’une phase maniaque à un épisode dépressif qui se caractérise par des sentiments de tristesse profonde, de désespoir et une perte d’intérêt pour des activités qui étaient auparavant agréables. Les symptômes incluent :
- Tristesse ou désespoir persistant : la personne peut se sentir constamment vide ou incapable de se réjouir.
- Perte d’intérêt pour les activités quotidiennes : il y a un désintérêt général pour les loisirs, les relations ou le travail.
- Changements dans le sommeil et l’appétit : des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie) et des modifications de l’appétit peuvent être présents.
- Difficultés à se concentrer : les personnes éprouvent des problèmes de concentration, ce qui peut affecter leur productivité et leur humeur.
Tout le monde peut passer par des phases de dépression à un moment donné de sa vie, alors pour établir un diagnostic précis, il faut l’intervention d’un professionnel de la santé mentale.
Les types de troubles bipolaires
Le trouble bipolaire est classé en trois catégories, avec chacune ses propres caractéristiques et ses traitements.
Le trouble bipolaire I
Le trouble bipolaire I est sans nul doute la forme la plus grave. Il est caractérisé par des épisodes maniaques intenses, qui peuvent parfois conduire à une hospitalisation en raison de comportements risqués ou de délires. Ces épisodes sont pour la plupart des cas accompagnés de périodes dépressives. Les épisodes maniaques sont suffisamment graves pour que la personne concernée ne puisse pas mener une vie normale au quotidien.
Le trouble bipolaire II
Le trouble bipolaire II implique des épisodes hypomaniaques, qui sont moins graves que les épisodes maniaques, ainsi que des épisodes dépressifs majeurs. Bien que la phase hypomaniaque ne provoque pas de perturbation aussi importante, elle conduit à des changements notables dans le comportement et l’énergie.
Le trouble cyclothymique
Le trouble cyclothymique, ou cyclothymie, se manifeste par des sauts d’humeur moins extrêmes que dans les types I et II. Les changements d’humeur sont présents pendant une période prolongée, mais les symptômes n’atteignent pas l’intensité nécessaire pour être qualifiés d’épisodes maniaques ou dépressifs.
Les 10 choses à ne pas dire à un bipolaire
« Calme-toi »
Étant donné que les fluctuations émotionnelles sont dues à des mécanismes biologiques et ne sont pas sous son contrôle, dire à une personne bipolaire de « se calmer » est maladroit, cela invalide son expérience et engendre un sentiment de culpabilité et d’incompréhension. Il est préférable de l’écouter et de l’encourager à utiliser des stratégies de gestion du stress.
« Tout le monde a des sautes d’humeur »
Souffrir de bipolarité, c’est un vrai parcours du combattant au quotidien avec des variations d’humeur extrêmes qui épuisent. Comparer cela à des sautes d’humeur ordinaires minimise la gravité du trouble et nuit à la compréhension de la personne. Il est essentiel de reconnaître la complexité de son état émotionnel.
« Est-ce que tu prends tes médicaments ? »
Bien que cela soit vrai, être considéré comme malade et l’affirmer avec ce genre de question de manière brusque peut être perçu comme une intrusion. Cela peut provoquer un sentiment de culpabilité, surtout si les symptômes sont présents malgré le traitement. Il vaut mieux offrir son soutien de manière empathique, sans juger.
« Tu n’as pas l’air bipolaire »
Le trouble bipolaire n’est pas toujours visible. Une personne peut paraître stable alors qu’elle vit des symptômes internes puissants. Cette remarque peut invalider son expérience et créer un sentiment d’incompréhension. Il est important de reconnaître que la maladie ne se manifeste pas toujours extérieurement.
« Tout est dans ta tête »
Même si c’est effectivement le cas, réduire ouvertement la maladie à une question psychologique et dire à une personne que le trouble bipolaire est « dans la tête » néglige sa nature biologique. Cela peut conduire à un rejet du traitement ou à un sentiment de honte. Reconnaître la réalité et la complexité de la maladie est plus prudent.
« Vous réagissez de manière excessive »
Les réactions émotionnelles des personnes bipolaires peuvent paraître excessives, mais elles sont réelles et incontrôlables. Dire cela ignore la nature de la maladie. Il est préférable de soutenir sans juger, en lui permettant d’exprimer librement ses émotions.
« Sors de là »
Dire « Sors de là » ignore que les épisodes maniaques ou dépressifs ne sont pas simplement des choix volontaires. Cela peut accroître le sentiment d’isolement. Offrir compassion et soutien est une solution plus bienveillante.
« Tu es fou »
Même pour une personne ne souffrant pas de bipolarité, être qualifié de “fou” est stigmatisant et blessant. Imaginez pour une personne bipolaire. Cela renforce l’idée erronée qu’elle est irrationnelle. Il est important de bien choisir ses mots et offrir un soutien empathique.
« Tu ne peux pas simplement être heureux ? »
Cette phrase ignore les causes biologiques du trouble bipolaire, qui sont liées à des déséquilibres chimiques, et non à un manque de volonté. Elle peut engendrer culpabilité et sentiment d’inadéquation. Il est préférable d’offrir un soutien sans jugement et d’encourager des stratégies de traitement adaptées.
« Tu es trop sensible »
Une personne bipolaire est hypersensible. Dire cela invalide les émotions intenses ressenties et minimise la légitimité de ses sentiments. Cela peut accroître leur isolement. Il est essentiel de reconnaître la sensibilité émotionnelle liée au trouble bipolaire sans la juger.
Options de traitement du trouble bipolaire
Médicaments
Pour une vie plus sereine, le traitement médicamenteux est essentiel pour contrôler les symptômes du trouble bipolaire. Les stabilisateurs de l’humeur, tels que le lithium, sont utilisés pour prévenir les épisodes maniaques et dépressifs. En complément, des antipsychotiques peuvent être prescrits pour gérer les symptômes maniaques, tandis que les antidépresseurs peuvent être utilisés pour traiter la phase dépressive, mais toujours avec prudence, car ils peuvent parfois déclencher un épisode maniaque.
Psychothérapie
En complément avec le traitement médicamenteux, la psychothérapie est également un pilier important du traitement du trouble bipolaire et permet aux patients de mieux vivre avec la maladie. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) permet aux individus de comprendre et de gérer leurs pensées et comportements, tandis que la thérapie interpersonnelle aide à améliorer les relations et à mieux gérer les changements d’humeur.
Changements de style de vie
Les changements de mode de vie peuvent également jouer un rôle important dans le traitement. Un sommeil régulier, un exercice physique modéré et des techniques de gestion du stress, comme la méditation ou la relaxation, sont des moyens efficaces de stabiliser l’humeur. Le suivi médical régulier est important pour ajuster les traitements en fonction des fluctuations des symptômes.
Patience et compassion
La meilleure façon de communiquer avec une personne atteinte de trouble bipolaire est de faire preuve de compréhension et de compassion. Évitez les commentaires blessants ou minimisants pour contribuer à créer un environnement de soutien et d’empathie. En apprenant à mieux communiquer, le sentiment de compréhension et de respect s’installe facilement et se présente comme une aide à leur parcours difficile.