Avant un dosage du PSA (Antigène Spécifique de la Prostate), de nombreux hommes se posent la même question : faut-il respecter une abstinence sexuelle avant l’examen ? La réponse est oui, et ce détail, souvent négligé, peut avoir un impact direct sur la fiabilité du résultat. Cet article fait le point complet sur la durée d’abstinence recommandée, les gestes à éviter avant l’analyse et les bonnes pratiques pour obtenir un résultat fiable.
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ToggleQu’est-ce que le PSA ?
Le PSA (Prostate Specific Antigen) est une protéine produite naturellement par la prostate, une petite glande située sous la vessie chez l’homme. Son rôle est de liquéfier le sperme pour faciliter la mobilité des spermatozoïdes.

Une partie de ce PSA passe dans le sang. En temps normal, les taux de PSA sont faibles, mais ils peuvent augmenter dans certaines situations :
- inflammation ou infection de la prostate (prostatite),
- hypertrophie bénigne de la prostate,
- rapport sexuel récent,
- examen médical invasif (toucher rectal, échographie, biopsie),
- ou encore cancer de la prostate.
Le dosage du PSA est un examen sanguin clé pour surveiller et entretenir la santé de la prostate, mais il est aussi très sensible à certains facteurs externes : rapports sexuels, activité physique, examens médicaux récents… C’est pourquoi le dosage du PSA sert à détecter une anomalie prostatique, mais il doit être interprété avec prudence, car de nombreux éléments non pathologiques peuvent le faire varier.
Pourquoi faut-il respecter une abstinence avant le dosage PSA ?
L’abstinence sexuelle avant un dosage PSA est essentielle pour éviter une fausse élévation du taux sanguin. Lors d’une éjaculation, la prostate est fortement sollicitée et libère une quantité importante de PSA dans le liquide séminal. Une petite partie de ce PSA passe dans la circulation sanguine, ce qui peut fausser le résultat du test.
En clair, un rapport sexuel récent peut faire croire à un taux anormalement élevé, sans qu’il y ait réellement de problème prostatique. Cela peut conduire à :
- une inquiétude inutile,
- des examens complémentaires non nécessaires,
- voire une mauvaise interprétation médicale.
Quelle durée d’abstinence respecter ?
Les urologues recommandent une abstinence sexuelle de 48 à 72 heures avant le prélèvement sanguin. Cette période permet au taux de PSA de revenir à son niveau de base.

En revanche, une abstinence plus longue (plusieurs jours) ne modifie pas le résultat. L’essentiel est d’éviter tout rapport sexuel, éjaculation ou stimulation prostatique dans les deux à trois jours précédant le test.
Autres gestes à éviter avant un dosage PSA
Le PSA n’est pas un marqueur figé, il réagit à de nombreux stimuli. Voici les principales situations à éviter avant de faire le test.
1. Activité physique intense
Les sports qui exercent une pression sur le périnée — comme le vélo, la moto, le cheval ou l’aviron — peuvent augmenter temporairement le taux de PSA.
Il est donc recommandé de ne pas pratiquer d’activités physiques intenses dans les 48 heures précédant le prélèvement.
2. Manipulations prostatiques
Un toucher rectal, une échographie transrectale ou une biopsie peuvent aussi faire grimper le PSA.
- Après un toucher rectal, il est préférable d’attendre 24 à 48 heures avant le dosage.
- Après une biopsie, il faut patienter 4 à 6 semaines, le temps que la prostate cicatrise.
3. Infection urinaire ou prostatite récente
Une infection de la prostate ou des voies urinaires provoque une inflammation et une augmentation importante du PSA. Dans ce cas, le dosage doit être reporté jusqu’à la guérison complète (souvent 4 à 6 semaines après le traitement antibiotique).
4. Médicaments pouvant influencer le PSA
Certains traitements peuvent modifier le taux de PSA :
- Les antiandrogènes (médicaments utilisés dans le cancer de la prostate) diminuent le PSA.
- Les inhibiteurs de la 5-alpha réductase (comme le finastéride, prescrit contre l’alopécie ou l’hypertrophie bénigne de la prostate) réduisent le PSA d’environ 50 %.
Votre médecin doit toujours être informé de vos traitements avant d’interpréter le résultat.
Comment se déroule le dosage PSA ?
Le dosage du PSA se fait par une simple prise de sang, généralement le matin et à jeun. Le laboratoire mesure :
- le PSA total, qui correspond à la quantité totale circulant dans le sang ;
- le PSA libre, qui représente la fraction non liée aux protéines plasmatiques.

Le rapport PSA libre / PSA total aide à distinguer les causes bénignes des causes cancéreuses :
- un rapport faible (< 0,15) peut orienter vers une suspicion de cancer,
- un rapport élevé indique plutôt une affection bénigne (inflammation ou hypertrophie).
Interprétation du résultat
Les valeurs de référence varient selon l’âge :
- < 50 ans : PSA < 2,5 ng/mL
- 50-60 ans : PSA < 3,5 ng/mL
- 60-70 ans : PSA < 4 ng/mL
- > 70 ans : PSA < 5 ng/mL
Un PSA élevé n’est pas synonyme de cancer. D’autres causes, comme une infection ou un rapport sexuel récent, peuvent en être responsables.
Le médecin peut demander :
- un nouveau dosage après quelques semaines (en respectant les précautions),
- un examen clinique (toucher rectal),
- voire une IRM ou une biopsie si la suspicion persiste.
Que faire si le PSA reste élevé malgré les précautions ?
Si le PSA reste élevé après une abstinence et l’élimination des autres causes, le médecin envisagera des examens complémentaires :
- IRM prostatique multiparamétrique, pour visualiser d’éventuelles lésions suspectes ;
- biopsies prostatiques ciblées pour confirmer ou non la présence d’un cancer.
Un suivi régulier du PSA dans le temps permet aussi de repérer une évolution anormale : une hausse rapide d’une année à l’autre peut être plus significative qu’un chiffre isolé.
L’importance du contexte médical
Le PSA ne doit jamais être interprété seul. Il fait partie d’un ensemble d’indications cliniques :
- symptômes urinaires (difficultés à uriner, jet faible, envies fréquentes),
- antécédents familiaux de cancer de la prostate,
- âge du patient,
- traitements en cours.
Un PSA élevé chez un jeune homme sans symptômes n’a pas la même signification qu’un PSA légèrement augmenté chez un homme de 70 ans avec un antécédent familial.
C’est pourquoi seul le médecin ou l’urologue peut tirer des conclusions fiables du résultat.
Le respect d’une abstinence avant un dosage PSA est indispensable
Deux à trois jours sans éjaculation, sans activité physique intense et sans manipulation de la prostate suffisent à éviter une fausse alerte et garantir la fiabilité du résultat. En suivant ces recommandations simples, vous permettez à votre médecin d’obtenir une mesure fiable et d’éviter des examens inutiles. Une bonne préparation, c’est la clé d’un dépistage prostatique précis et serein.
