Miansérine : est-elle vraiment retirée du marché et pourquoi ?

Depuis quelque temps, de nombreux patients se retrouvent face à un même problème : leur pharmacie n’a plus de miansérine en stock. Certains entendent parler d’un retrait du marché, d’autres d’une rupture temporaire. Et entre les messages alarmistes sur Internet et les réponses évasives qu’on obtient au comptoir, difficile de savoir ce qu’il en est vraiment.

Alors, la miansérine a-t-elle été retirée du marché ? Et si oui, pour quelle raison ? Les réponses, dans cet article.

Miansérine : à quoi sert ce médicament ?

La miansérine (connue notamment sous les noms de Athymil®, Miaren® ou Mianserin EG) est un antidépresseur utilisé depuis des décennies. Elle appartient à la famille des antidépresseurs tétracycliques, c’est-à-dire des molécules qui agissent sur les neurotransmetteurs du cerveau pour réguler l’humeur et améliorer le sommeil.

Une femme avec un antidépresseur Miansérine dans ses doigts

Elle est prescrite dans plusieurs cas :

  • dépression modérée à sévère,
  • troubles anxieux persistants,
  • insomnie associée à une dépression,
  • ou encore chez des patients âgés, car elle est mieux tolérée que certains autres antidépresseurs.

En clair, c’est un traitement qui aide à retrouver un équilibre émotionnel et à réduire les symptômes dépressifs sans effet excitant.

Pourquoi parle-t-on d’un retrait de la miansérine ?

Le mot “retrait” circule depuis plusieurs mois, et il inquiète à juste titre. Mais il faut distinguer deux choses très différentes : le retrait administratif (quand un médicament est interdit ou arrêté volontairement), et la rupture de stock temporaire (souvent liée à la production ou à la distribution).

Dans le cas de la miansérine, aucun retrait officiel n’a été prononcé par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). Le médicament n’est pas interdit, mais il est actuellement en tension d’approvisionnement.

Cette nuance est essentielle. Le problème ne vient pas du médicament lui-même, mais de facteurs industriels.

Les vraies raisons de la pénurie

Selon les informations relayées par plusieurs pharmaciens et par l’ANSM, la miansérine fait partie de ces médicaments “anciens” qui subissent des perturbations de production depuis plusieurs années. Voici les causes principales :

1. Difficultés d’approvisionnement en substance active

La molécule de base, la miansérine, est produite par un nombre très limité de fabricants dans le monde. Quand l’un d’eux rencontre un problème (maintenance, contrôle qualité, ou défaut d’un fournisseur), toute la chaîne est bloquée.

2. Restructuration des sites de production

Certains laboratoires ont dû adapter leurs sites pour répondre aux nouvelles normes européennes en matière de sécurité et de traçabilité. Ces mises à jour techniques provoquent souvent des retards de fabrication.

3. Faible rentabilité commerciale

La miansérine est un vieux médicament, peu coûteux et génériqué. Pour certains laboratoires, maintenir sa production devient moins prioritaire, surtout si la demande diminue ou si d’autres molécules plus récentes prennent le relais.

Résultat : le médicament disparaît temporairement de certaines pharmacies, donnant l’impression d’un retrait définitif.

La miansérine a-t-elle été interdite en France ?

Non, absolument pas. Aucune autorité sanitaire n’a retiré la miansérine du marché pour raison de sécurité ou d’effets indésirables graves.

Ce médicament reste autorisé et référencé dans la base de données publique des médicaments. Certains laboratoires (comme EG, Teva, Arrow ou Mylan) continuent de le fabriquer. Mais les lots arrivent de manière irrégulière dans les pharmacies.

La confusion vient du fait que plusieurs présentations (par exemple, Athymil 10 mg ou Miansérine 30 mg) ont été momentanément suspendues dans certaines gammes, le temps de réorganiser la production.

Quelles conséquences pour les patients ?

Cette pénurie a un impact direct sur les personnes traitées depuis longtemps. Car la miansérine est souvent bien tolérée, notamment chez les patients âgés ou sensibles aux effets secondaires d’autres antidépresseurs.

L’arrêt brutal du traitement n’est jamais recommandé. Il peut provoquer :

  • irritabilité,
  • anxiété accrue,
  • troubles du sommeil,
  • voire rechute dépressive.
Une femme anxieuse

C’est pourquoi il est essentiel de ne pas interrompre le médicament sans avis médical. Si la pharmacie ne peut plus le fournir, le médecin doit proposer une alternative thérapeutique adaptée, avec un sevrage progressif si besoin.

Par quoi remplacer la miansérine ?

Il n’existe pas de copie parfaite, mais plusieurs options peuvent être envisagées selon le profil du patient :

Pour les troubles dépressifs avec insomnie

Le médecin peut prescrire :

  • Mirtazapine (Norset®, Remeron®) : très proche de la miansérine dans son mode d’action et ses effets calmants. Elle favorise le sommeil tout en agissant sur la dépression.

Pour les dépressions légères à modérées

Certains antidépresseurs ISRS (comme la sertraline, la fluoxétine ou l’escitalopram) peuvent être proposés, selon la tolérance et l’historique du patient.

Pour les patients âgés ou fragiles

Le médecin choisira souvent un médicament peu sédatif et bien toléré au niveau cardiaque et hépatique. Chaque situation est différente : la substitution doit être personnalisée.

Quels effets secondaires surveiller ?

Même si elle est bien tolérée, la miansérine peut parfois entraîner :

  • une somnolence importante, surtout en début de traitement,
  • une prise de poids légère,
  • une sécheresse buccale,
  • et plus rarement une baisse du taux de globules blancs (agranulocytose).

C’est pourquoi un suivi médical reste nécessaire, surtout pour les traitements longs. Mais aucun signal récent n’a justifié un retrait de ce médicament.

Comment réagir si votre pharmacie n’a plus de stock ?

Avant tout, gardez votre ordonnance. Ne changez pas de traitement sans concertation médicale.

Voici les bons réflexes à adopter :

  1. Demandez au pharmacien s’il peut vérifier la disponibilité auprès d’un autre grossiste.
  2. Appelez plusieurs pharmacies de votre secteur : certaines reçoivent encore des lots ponctuels.
  3. Contactez votre médecin traitant pour envisager un relais temporaire (par exemple, mirtazapine).
  4. Ne stoppez jamais le traitement d’un coup, même si vous ne trouvez pas le médicament immédiatement.

Certains patients trouvent encore la miansérine en version générique étrangère, que certaines pharmacies peuvent commander via des circuits autorisés.

Ce qu’il faut retenir

  • La miansérine n’a pas été retirée du marché.
  • Il s’agit d’une rupture de stock prolongée, liée à des difficultés de production.
  • Le médicament reste autorisé en France.
  • Des alternatives existent, mais elles doivent être choisies avec un suivi médical précis.

La situation devrait s’améliorer progressivement, mais le retour à une disponibilité normale peut prendre plusieurs mois, le temps que les chaînes de fabrication se stabilisent.

Pourquoi cette confusion revient souvent ?

Les pénuries de médicaments se multiplient, et la miansérine n’est pas un cas isolé. De nombreux traitements anciens connaissent les mêmes perturbations (antibiotiques, corticoïdes, antidiabétiques, etc.).

Mais dans le cas d’un antidépresseur, l’impact psychologique est plus fort. Quand on a enfin trouvé un traitement qui stabilise l’humeur, apprendre qu’il n’est plus disponible provoque forcément de l’angoisse.

C’est pour cela qu’il faut distinguer le vrai retrait du marché (lié à un danger ou à une interdiction) d’une indisponibilité industrielle temporaire.

La miansérine appartient clairement à cette deuxième catégorie.

La miansérine n’est pas retirée du marché

Non, tout comme le L52, la miansérine n’a pas été retirée du marché comme on le prétend. Elle traverse simplement une période de tension d’approvisionnement, comme beaucoup de médicaments anciens.

Le traitement reste autorisé, sécurisé et encadré par les autorités sanitaires. Mais il est vrai que certains laboratoires ont ralenti leur production, ce qui crée localement des ruptures de stock.

Si vous êtes concerné, le mieux reste d’en parler avec votre médecin. Un ajustement temporaire, une équivalence ou un relais progressif sont souvent possibles, sans perte d’efficacité.

Et si la miansérine a longtemps été un pilier pour de nombreux patients, d’autres molécules modernes permettent aujourd’hui de poursuivre le traitement avec sérénité.

Adriana

Passionnée de cosmétique et santé, je partage mes découvertes pour aider chacun à adopter une routine de beauté plus saine. Fervente adepte des ingrédients naturels, j’aime explorer de nouvelles formules.

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